Surprise! Hier, les députés de la majorité présidentielle ont voté un amendement abaissant de moitié la taxe de 3 % sur les recettes publicitaires des télés privées – supposée financer l’absence de réclames après 20 heures sur les chaînes du service public. Une taxe peu contraignante puisque les chaînes privés bénéficieront prochainement de l’arrêt partiel de la publicité sur les écrans publics, sans compter toute une série d’assouplissements (augmentation du volume horaire de pub, deuxième coupure dans les films et fictions…).
Du coup, le flou persiste quant au financement de l’audiovisuel public. Les syndicats – ainsi que la gauche – montent à nouveau au créneau et accusent le pouvoir en place de vouloir sous-financer le service public pour renforcer, entre autres, TF1 dans un moment où ladite chaîne multiplie les contre-performances d’audience. Preuve de la tension ambiante, les responsables des programmes de France Télévision ont dénoncé, dans un communiqué commun, cet amendement « qui menace la qualité des programmes et condamne la télévision publique ». Selon eux, « les engagements qui lient France Télévisions et les professionnels de la production sont mécaniquement réduits ». « Les oeuvres de la création (fiction, documentaires, animation) sont menacées ».
Après cela, il faut sans doute voir l’intervention du hasard si le vote de l’amendement est intervenue le jour même où le Groupe TF1 annonçait des résultats financiers en berne. Simple concours de circonstance…
Pendant ce temps, Christine Albanel s’évertue à rassurer tout ce petit monde, non sans peine. La tactique gouvernementale est toujours la même: l’avancée par petits pas. Les propositions succèdent aux suggestions – pour faire diversion et prendre au dépourvu la gauche et les syndicats. Et puis les décisions sont prises au compte-goutte.
Dans le rôle du lièvre, Frédéric Lefebvre, Député des Hauts-de-Seine et Porte-parole de l’UMP, très proche de Nicolas Sarkozy, qui glose quotidiennement sur la stratégie de programmation du service public. Pas un jour ne s’écoule sans que le Député pointe la piètre qualité des émissions de France 2 tout en avançant des propositions de concepts très novateurs. Julien Courbet et son programme « Service maximum » servant de contre-exemple. C’est peut-être là le drame et en même temps la bonne idée de Lefebvre: faire de Julien Courbet le symbole du service public d’aujourd’hui pour mieux faire passer la réforme de l’audiovisuel.
Charles Comman/Otto Lustig
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